Écrivain-paysan, auteur de livres d’écologie pratique et d’ethnobotanique, créateur de la revue Abeilles en liberté.
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Présentation botanique
Plante herbacée, annuelle ou bisannuelle, elle est plutôt petite (60 à 80 cm), mais capable de produire des touffes imposantes. Ses feuilles sont constituées d’un pétiole blanc translucide, parfois rosé et charnu. Le limbe de ses feuilles est comme gaufré, à pilosité rêche. Ses jolies fleurs bleues ciel ou rosées, en forme d’étoile à 5 branches (5 sépales verts et 5 pétales colorés, bleus ou roses), sont groupées en petites cymes enroulées sur elles-mêmes. Elles produisent de grosses graines noires oléagineuses, riches en huile.
Intérêts mellifères
Ses fleurs sont très nectarifères et abondamment visitées par les pollinisateurs. Elle produit aussi du pollen, mais celui-ci est si bien ancré sur les étamines que seules les puissantes vibrations des ailes des bourdons sont capables de le libérer. Un même pied peut fleurir de mars-avril jusqu’à la fin de l’automne. Dans le sud de la France, elle peut fleurir toute l’année et avoir un comportement de vivace.
Culture
Les graines de bourrache se récoltent à mesure de leur maturation qui s’étale dans le temps. La période idéale de semis est la fin de l’été. Sa germination est facile à condition de ne pas enfouir ses graines (un griffage suffit). Très vite, ses rosettes de jeunes feuilles apparaissent et se reconnaissent à leur aspect velu et gaufré. Durant l’hiver le pied de bourrache va se fortifier et son système racinaire se développer. Les premiers beaux jours venus, la touffe va exploser en vigueur et produire sans discontinuer durant des semaines une floraison régulière.
Une fois vos premiers pieds bien implantés, la bourrache va se multiplier seule ! Elle supporte mal les transplantions, mieux vaut la semer directement en place, ou la laisser là où elle s’est implantée. Sauvage par nature, la bourrache colonise facilement tout le jardin. Libre, elle prend ses aises et se ressème où bon lui semble, au milieu des choux, des carottes, des poireaux ou des rosiers, parfois sur les chemins. La bourrache aime sa liberté, et pour peu qu’on la laisse s’exprimer, elle vous rendra au centuple, sous forme de bienfaits multiples (mellifères, médicinaux, alimentaires), le peu d’espace qu’elle squatte. Comme elle est sans exigence particulière, il suffit de laisser tranquille quelques pieds pour l’avoir en permanence au jardin.
Curiosité alimentaire
Ses feuilles comestibles ont, crues, un goût de concombre alors que ses fleurs ont un savoureux goût d’huître. Elle est un ancien légume oublié. Une seule région d’Europe lui a conservé son statut de légume à part entière : au nord de l’Espagne (Pays basque, Navarre, Catalogne), on trouve dans toutes bonnes graineteries des sachets de graines de bourrache à fleurs blanches. Cette variété alimentaire produit de grosses côtes charnues, douces et laiteuses, qui sont consommées comme les côtes de blette ou celles de cardon. Pareils atouts devraient nous permettre d’accepter plus facilement un peu de fantaisie dans les potagers.
Le plus
« La bourrache donne la joyeuseté aux mélancoliques » dit une maxime populaire. La plante était autrefois considérée comme « cordiale », littéralement, elle donne du cœur à l’ouvrage et est capable de rendre joyeux quelqu’un attristé par un deuil récent. Ces savoirs anciens peuvent prêter à sourire, cependant les récentes découvertes scientifiques sur la présence d’omegas 3 et 6 et de vitamines C, confirment tout le bien-fondé des savoirs anciens.
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Article rédigé par Bernard Bertrand dans le second numéro de notre revue Abeilles en liberté.
Merci pour toutes ces informations j’ai la chance d’avoir un pied dans mon potager à côté des fraises, je vais le laisser se développer à son aise.
Oui, c est une plante fantastique, surtout dans les régions sujettes aux disettes alimentaires car sa floraison a lieu toute l année 🙂