Biologiste doctorant spécialisé en génétique appliquée, il a écrit plus de 100 ouvrages. Le dernier livre Agriculture chimique et pollinisateurs : signes d’une planète en danger, a remporté le prix national de l’édition universitaire (Association italienne du livre en 2016) et a reçu le prix « Steli di Pace » de l’UJCE en 2023.
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Un comportement social évolué
Une colonie d’abeilles (Apis mellifera) forme ce que l’on peut appeler un super-organisme, dans la mesure où il existe une organisation sociale complexe. Ce sont des insectes fascinants en raison de leur comportement social, qui est généré par un cerveau composé de moins d’un million de cellules nerveuses (elles tiennent dans une tête d’épingle). À titre de comparaison, le cerveau humain contient des milliards de neurones et au moins dix fois plus de cellules de soutien (appelées cellules gliales). Les abeilles sont capables de comportements surprenants. Elles peuvent mémoriser et se rappeler l’heure à laquelle la nourriture est disponible. Dans des conditions expérimentales, des abeilles récompensées à un horaire précis sur un nourrisseur et à un horaire différent sur un autre, apprennent à voler au bon horaire et au bon endroit. L’enlèvement volontaire et sans retour d’abeilles malades (suicide altruiste ou immunité sociale) a également été constaté.
Une colonie d’abeilles mellifères est un super-organisme capable d’une intelligence collective qui se manifeste par un comportement démocratique dont nous pourrions nous inspirer : il n’y a pas de chefs, ni de délégation à ceux qui n’en subiront pas les conséquences, notamment parce qu’il s’agit de choix importants dont dépend la survie de tous.
En ce qui concerne leurs capacités de communication, elles sont capables de communiquer l’emplacement des fleurs et de l’eau dans l’obscurité de la ruche à l’aide de danses et de vibrations. Pour communiquer les lieux intéressants et éloignés, elles utilisent ce que l’on appelle la danse frétillante : l’abeille, en rentrant, effectue un mouvement en forme du nombre huit. Pendant la ligne droite, elle fait vibrer son abdomen avec un mouvement pendulaire (12-15 vibrations par seconde). Elle effectue des cercles dans lesquels plus la phase de mouvement de l’abdomen est longue, c’est-à-dire la phase rectiligne, plus la distance jusqu’à la source de pollen ou de nectar est grande. On peut considérer la course rectiligne comme une version ritualisée du vol que les autres ouvrières devront effectuer pour se rendre de la ruche à la cible. L’angle de la ligne droite par rapport au soleil permet de communiquer la direction ; les abeilles perçoivent la position du soleil même en présence de nuages, grâce à la lumière polarisée. La durée de la promenade ondulatoire (effectuée dans l’obscurité et dans les rayons verticaux) est proportionnelle à la durée du vol à l’extérieur. Une durée d’une seconde du mouvement oscillant de l’abdomen représente une moyenne de mille mètres de vol. Il existe une relation entre l’intensité et la durée de la danse et la richesse du site.
Extrait de : Chiovaro, Megan & Paxton, Alexandra. (2020). Ecological Psychology Meets Ecology: Apis mellifera as a Model for Perception-Action, Social Dynamics, and Human Factors. Ecological Psychology. 32. 10.1080/10407413.2020.1836966.
Intelligence collective
L’un des comportements intéressants des abeilles est l’essaimage, c’est-à-dire le phénomène au cours duquel une partie des abeilles ouvrières reste dans la ruche et élève une nouvelle reine, tandis que les autres (au moins 10 000 abeilles) s’envolent avec l’ancienne reine pour coloniser un nouveau territoire. Il s’agit de la méthode naturelle de reproduction des colonies. Les abeilles essaimeuses se regroupent d’abord en une grappe à moins de trente mètres de la ruche, où elles resteront quelques jours au maximum. De cet essaim accroché à une branche, plusieurs centaines d’abeilles partiront à la recherche d’un nouveau foyer, explorant plusieurs dizaines de kilomètres carrés. Le mécanisme fascinant de ce processus est la sélection démocratique du meilleur site pour tous. Une sorte d’évaluation immobilière collective du site (par exemple une cavité d’arbre) est effectuée et le site doit présenter les caractéristiques minimales pour convaincre la majorité de la colonie. L’essaim n’a que quelques jours pour faire son choix et occuper un nouveau nid. Le temps dont il dispose est régulé par le stock de miel qu’il a prélevé dans l’ancienne demeure avant de partir (environ 50 % du poids corporel des abeilles essaimeuses est constitué de miel ingéré). Le mécanisme de prise de décision compare différentes options présentées par différentes abeilles ouvrières éclaireuses. Chacune essaie de convaincre les autres abeilles et l’option qui atteint la première un seuil de consensus sera choisi. Les abeilles engagées dans l’exploration et la danse peuvent représenter moins de 5 % du nombre total, soit entre 300 et 500 si l’essaim est composé de 10 000 insectes ; c’est le nombre d’abeilles qui promeuvent activement le débat. En l’espace de quelques heures ou de quelques jours, une décision de groupe est prise, dont dépend la survie de chacun. Initialement, chaque abeille éclaireuse exécute la danse en direction du nid potentiel découvert ; cependant, si l’on observe toutes les abeilles dansantes (ou la plupart d’entre elles) juste avant l’essaimage, on constate qu’elles indiquent la même direction. Des observations intéressantes ont révélé que le nombre d’abeilles qui doivent être en faveur du site est d’au moins 75 ouvrières. En d’autres termes, il suffit qu’au moins 75 éclaireuses aient visité le site et l’aient jugé convenable en le promouvant par la danse pour que l’essaim se déplace dans cette direction (plus ou moins 1 % de l’essaim). C’est une sorte de quorum. Le choix du meilleur site est fait et elles se préparent au vol collectif qui les conduira à l’occupation d’un nouveau foyer. Avant le départ, les abeilles échauffent leurs muscles pour le vol et émettent un bruit caractéristique.
Dans cette dimension, les abeilles peuvent être considérées comme une intelligence collective unique de quelques kilos. L’une des leçons que l’on peut tirer de ce comportement est que la promotion d’une compétition ouverte et loyale entre différentes factions peut être une bonne solution au problème de devoir choisir à partir d’un ensemble dispersé d’informations disponibles au sein d’un groupe d’individus. Les danseuses convainquent d’autres butineuses de visiter le site, et ces dernières, si elles ont évalué positivement le nouveau site, danseront à leur tour pour promouvoir la même proposition. Les abeilles les plus expérimentées font un choix démocratique, il n’y a pas de chef et elles ne délèguent pas les décisions importantes à ceux qui n’en subiront pas les conséquences. Il est intéressant de remarquer que le groupe est organisé de sorte que les délibérations des individus en confrontation directe aboutissent à un raisonnement collectif largement partagé, réduisant ainsi la probabilité de faire des choix erronés. Cette méthode a survécu à la sélection pendant plus de 20 millions d’années, c’est-à-dire pendant la période estimée d’existence des abeilles. Depuis quelques décennies, les abeilles sont confrontées à un nouvel obstacle majeur issu de l’innovation technologique dans le secteur militaire : les pesticides. En particulier, certains insecticides, à des concentrations très faibles (parties par milliard dans le nectar ou le pollen), telles qu’elles sont difficiles à déterminer instrumentalement en laboratoire, sont capables d’altérer le comportement des abeilles.
Les pesticides : des risques sous-estimés
Les pesticides sont des produits chimiques utilisés en agriculture pour éliminer tout ce qui nuit aux plantes cultivées. Malheureusement, il n’existe pas de molécule sélective, c’est-à-dire capable de tuer uniquement l’espèce cible, celle considérée comme ennemie par l’agriculteur. Toutes les molécules agissent négativement sur les organismes non ciblés et manifestent souvent des actions complètement différentes de celles pour lesquelles elles sont utilisées.
Un des objectifs à atteindre, avec la distribution, par exemple, d’insecticides (ils sont neurotoxiques) dans les cultures, est de tuer la plupart des insectes exposés en quelques heures : ce sont les doses létales par contact ou par ingestion, selon le type d’exposition. Depuis un certain temps, on a découvert qu’à des doses beaucoup plus faibles que celles capables de tuer les insectes en quelques heures, il y a des effets, dits sublétaux, qui peuvent être tout aussi graves mais qui se produisent sur une plus longue période de temps (des semaines).
Certains effets négatifs surprenants sont des changements de comportement tels qu’une diminution des capacités d’orientation (les abeilles se déplacent plus souvent dans la mauvaise direction), une diminution de la mémoire visuelle ou olfactive, une diminution de l’appétit et une inhibition de la recherche de nourriture. La toxicité chronique peut être tout aussi dangereuse que la toxicité aiguë en ce sens qu’elle tue toujours les abeilles, mais quelques jours plus tard, en altérant les aptitudes nécessaires à la survie de la colonie. La littérature scientifique a rassemblé suffisamment de preuves de l’existence d’effets sublétaux pour déclencher le principe de précaution, c’est-à-dire un comportement d’autoprotection : le rôle de la science pour la démocratie doit être réévalué.
L’utilisation omniprésente et à grande échelle de pesticides nuit aux abeilles, mais compromet également la capacité des écosystèmes à rendre des services essentiels à la survie de l’espèce humaine. Aucun écosystème n’est épargné. Nous continuons à sous-estimer la gravité de cette pollution délibérée qui enrichit moins de 10 grandes entreprises.
Comment les pesticides nuisent à la colonie
La science n’en doute plus, de très faibles concentrations, au moins 10 fois inférieures (ou à des doses encore 1 000 fois inférieures, pour les molécules les plus dangereuses) à la dose capable de tuer 50 % des abeilles exposées par ingestion, peuvent affecter gravement la santé de la colonie. Ce sont des doses si faibles qu’elles ne sont pas capables de tuer l’abeille, et cependant ce sont aussi des concentrations 10 fois plus faibles, voire davantage encore, que celles que l’on peut enregistrer dans le nectar. Ce sont des concentrations beaucoup plus faibles que celles auxquelles les abeilles peuvent être exposées en se nourrissant de nectar provenant de champs traités avec certains insecticides. À ces très faibles doses, on observe une altération de la capacité de communication, la danse frétillante ne pouvant plus remplir sa fonction. En outre, les abeilles réduisent leur capacité d’orientation, perdent leur mémoire olfactive et volent moins. Les abeilles exposées ne meurent pas, mais en quelques semaines ou mois, la colonie peut s’effondrer.
L’utilisation omniprésente et à grande échelle de pesticides nuit aux abeilles, mais compromet également la capacité des écosystèmes à rendre des services essentiels à la survie de l’espèce humaine. Aucun écosystème n’est épargné. Nous continuons à sous-estimer la gravité de cette pollution délibérée qui enrichit moins de 10 grandes entreprises. Cette histoire met en lumière la lutte de la minorité contre la multitude, où temporairement une minorité est gagnante, mais où à terme, tout le monde sera perdant.
En guise de conclusion, nous devrions réfléchir au concept que le philosophe français Montesquieu (1689-1755) a écrit : « Ce qui n’est pas utile à l’essaim n’est pas utile à l’abeille ».
Quelques références bibliographiques
- Chiovaro, Megan & Paxton, Alexandra. (2020). Ecological Psychology Meets Ecology: Apis mellifera as a Model for Perception-Action, Social Dynamics, and Human Factors. Ecological Psychology. 32. 10.1080/10407413.2020.1836966.
- Menzel R. The Waggle Dance as an Intended Flight: A Cognitive Perspective. Insects. 2019 Nov 25;10(12):424. doi: 10.3390/insects10120424. PMID: 31775270; PMCID: PMC6955924.
- Menzel Randolf, Eckoldt Matthias. L’intelligenza delle api. Cosa possiamo imparare da loro. Raffaello Cortina Editore (2017).
- Ohlinger BD, Schürch R, Durzi S, Kietzman PM, Silliman MR, Couvillon MJ. Honey Bees (Hymenoptera: Apidae) Decrease Foraging But Not Recruitment After Neonicotinoid Exposure. J Insect Sci. 2022 Jan 1;22(1):16. doi: 10.1093/jisesa/ieab095. PMID: 35137133; PMCID: PMC8826047.
- Ricardo Ramirez-Romero, Josette Chaufaux, Pham-Delegue M.H.. Effects of Cry1Ab protoxin, deltamethrin and imidacloprid on the foraging activity and the learning performances of the honeybee Apis mellifera, a comparative approach. Apidologie (2005).
- Riley JR, Greggers U, Smith AD, Reynolds DR, Menzel R. The flight paths of honeybees recruited by the waggle dance. Nature. 2005 May 12;435(7039):205-7. doi: 10.1038/nature03526. PMID: 15889092.
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- Yassine Aliouane, Adessalam K. El Hassani, Vincent Gary, Catherine Armengaud, Michel Lambin and Monique Gauthier. Subchronic exposure of honeybees to sublethal doses of pesticides: effects on behavior. Environmental Toxicology and Chemistry (2008).
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- Zicari G. Agriculture chimique et pollinisateurs : signes d’une Planète en danger. Biosurveillance par les abeilles. Indicateurs environnementaux de la sécurité alimentaire et de la santé : climat, biodiversité, énergie, fertilité, pesticides et biotechnologies. Youcanprint (2023). https://drive.google.com/file/d/1EFfnamwlUVeIfc9ma5XecqSn1-mzVaOW/view?usp=drive_link
Tom Seeley l’a déjà écrit il y a longtemps dans son livre « La démocratie chez les abeilles » : Pourquoi n’est-il pas mentionné dans la bibliographie, ou ai-je manqué quelque chose ?
Cela semble effectivement une évidence pour les naturalistes, comme Bourdieu en sociologie de l’habitus, mais comme le fait remarquer M Zicari « Dans un article aussi court, il n’est pas possible de mentionner tous les contributeurs actuels et passés qui ont fait de grandes découvertes, sans lesquelles nous ne serions pas ici. Nous présentons donc nos excuses aux auteurs qui n’ont pas été mentionnés. » Merci pour votre contribution !
Référence à Karl von Frisch et Thomas Seeley, les pionniers des études au sujet
Dans un article aussi court, il n’est pas possible de mentionner tous les contributeurs actuels et passés qui ont fait de grandes découvertes, sans lesquelles nous ne serions pas ici. Nous présentons donc nos excuses aux auteurs qui n’ont pas été mentionnés.
Tout comme les travaux d’E. O. Wilson sur les sociétés des fourmis qui sont assez édifiants.
Il est certain que les publications d’E. O. Wilson sont remarquables.
…Allèles, là encore,… et pour aller plus loin :
https://www.francois-roddier.fr/?p=144
..
Merci pour la recommandation du site internet
Je pense que le terme “démocratie“ s’applique assez mal à une colonie d’abeilles car chez-elle, le “demos“ est lui-même gouverné organiquement par ses sens, émetteurs et récepteurs de phéromones, notamment.
Dans ce “matriarcat organique“ les abeilles n’ont pas le choix, la reine et les faux bourdons non-plus. C’est sans aucune volonté de leur part que la sélection naturelle en a fait cette société organisée quasiment parfaite. En revanche, démocratiques ou pas, ce qu’avant tout les sociétés humaines partagent – ou du moins, devraient partager – avec celles des abeilles, c’est effectivement la primauté de l’intérêt général, débordant largement leur microcosme et bien compris comme l’intérêt du “tout“.
Mais nos sens étaient sans doute plus affûtés dans les temps anciens. Dans les sociétés tribales, les femmes avaient toutes leurs règles en même temps (chez les peuples premiers, c’est toujours le cas…). Quelques jours de chaque lune, ensemble, elles s’isolaient à l’écart du village, laissant les hommes seuls gérer les gosses et des affaires courantes… Incapables d’assumer cette frustration cyclique, les hommes les accusèrent de fomenter entre elles… Des incidents finirent par se produire et ce fut dans bien des cas la fin du stable et sécurisant matriarcat.
Génétiquement, depuis ces mêmes temps anciens, ni apis melifera, ni l’homme n’ont évolués mais le cerveau humain a décuplé ses capacités. L’évolution , génétique jusque-là, devint une évolution mémétique, point de départ de la course effrénée qui nous a dotés du cerveau que l’on sait mais qui nous a aussi amenés là où nous en sommes – condamnés à courrir toujours plus vite pour ne pas reculer – tandis qu’apis melifera, tranquille, n’a rien changé : satisfaite de sa perfection et quoi qu’il en soit, incapable de cette mutation, elle dispense toujours imperturbablement et sans compter l’intérêt général, apportant généreusement sa part à l’équilibre du grand tout.
Alors finalement, question sécurité, entre une “réginocratie“ organique stable et pérenne et la permanente, épuisante, destructrice et couteuse guerre des autres contre les autres que l’on ose encore appeler parfois “démocratie“, y’a pas photo :
– Vivent nos Reines et vive le matriarcat, sans qui l’avenir de l’homme ne saurait être !
..
Où l’on parle du partage des allèles :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_de_la_Reine_rouge
..
Tous les comportements humains et leurs effets, tels que la démocratie, le capitalisme et les règles financières qui régissent la société, sont dérivés de faibles courants électriques générés dans notre cerveau, régulés par des gènes qui, au cours de millions d’années, ont été sélectionnés pour récompenser les comportements avantageux pour la reproduction. Le concept de démocratie est une construction de notre cerveau et représente notre vision subjective d’un type d’observation. Tout comportement évoluée pourra un jour être simplifié en un certain nombre de changements dans le système nerveux (activation ou désactivation de gènes, construction de nouvelles molécules et structures ou, à l’inverse, démolition).
La nature humaine, comme celle des autres êtres vivants, doit se soumettre à des limites structurelles que nous sous-estimons peut-être, et qui sont la cause de nos comportements que nous classons arbitrairement comme bénéfiques ou désavantageux pour nous-mêmes. Mais la simplification et la comparaison des comportements permettent de partir du particulier pour tenter d’en tirer des règles générales utiles pour comprendre les limites du libre arbitre.
Que les comportements humains actuels soient « dérivés de faibles courants électriques générés dans notre cerveau, régulés par des gènes qui, au cours de millions d’années, ont été sélectionnés pour récompenser les comportements avantageux pour la reproduction » ne les valide pas en tant que “meilleurs choix possibles “ au regard de la destruction du biotope censé accueillir les fruits de cette reproduction, que ces mêmes comportements ont également générée…
Il suffit (lien ci-dessous) de constater le nihilisme acharné qui a pu si longtemps nous faire percevoir la ruche comme une société monarchique et sa reine comme un roi tout puissant – ce qu’elles ne sont assurément pas – pour commencer à imaginer à quel point l’abandon du matriarcat dans les premières sociétés humaines aura brouillé les esprits et pire, aboli la perception-même du principe féminin qui, indubitablement, a dirigé la ruche avec succès jusqu’à nos jours.
Cela interroge sur l’hyper développement de la conscience humaine et sur la liberté individuelle qui en a découlé, lorsque cette mène liberté, uniquement guidée par le principe masculin, nous pousse à détruire la Terre de nos enfants, pendant que la ruche, elle, prend inlassablement soin de le féconder et de le perpétuer…
https://larepubliquedesabeilles.com/2021/03/24/aux-xviie-et-xviiie-siecles-malgre-les-progres-les-connaissances-scientifiques-il-a-ete-tres-difficile-dadmettre-que-le-roi-des-abeilles-etait-une-reine/
… de LA féconder et de LA perpétuer …
Merci pour la mention du site web :
https://larepubliquedesabeilles.com/2021/03/24/aux-xviie-et-xviiie-siecles-malgre-les-progres-les-connaissances-scientifiques-il-a-ete-tres-difficile-dadmettre-que-le-roi-des-abeilles-etait-une-reine/
La colonie d’abeilles a inspiré des métaphores depuis l’Antiquité, a servi de modèle et a inspiré des philosophes et des écrivains.